articles importés augmentait parce qu’il y avait peu de vendeurs, double perte pour le colon. Aussi voyons-nous que plus d’une fois les planteurs de la Virginie, de la Caroline, du Maryland, essayèrent de se concerter pour arrêter ou réduire la culture du tabac, et dominer ainsi le marché. Ces essais ne réussirent point à cause des jalousies provinciales, mais l’ardeur avec laquelle on y revint prouve assez ce que l’acte de navigation causa de souffrances.
Quant à la métropole, qui ne gagnait rien au privilège qui enrichissait quelques individus en dépouillant les planteurs, elle y perdit son influence sur les colonies. Les relations durables sont celles qui sont réciproques et également profitables aux deux parties. Ici la loi était faite par l’un des intéressés pour garrotter l’autre, et le principe proclamé par le parlement était un principe d’iniquité. Établi comme la loi du plus fort, il ne pouvait se maintenir que par la force. Il convertit le commerce, qui est un lien de paix, en une cause incessante d’irritation, et sema les premiers germes de la guerre civile. L’acte de navigation eut comme résultat obligé l’indépendance de l’Amérique.
L’histoire de Virginie, depuis ce moment, n’est en effet que le récit des luttes de la colonie, des restrictions et des violences de la métropole. Dès que l’acte de navigation fut connu en Amérique et