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changer le joug de Rome contre un joug domestique, prétendaient que ces rites d’invention humaine compliquaient dangereusement le service simple et raisonnable requis par le livre de Dieu. Suivant eux, la Bible seule faisait loi pour la discipline comme pour la croyance. « Dans les matières religieuses, » disait Cartwright, un des premiers écrivains du parti, « on ne doit rien faire que suivre la parole de Dieu, Ce n’est pas assez que l’Écriture ne dise rien contre un usage, il faut qu’elle l’établisse et le justifie. » À voir l’excessive sollicitude avec laquelle on exige la conformité, ajoutaient les puritains, la multitude prendra si haute opinion de la valeur et de l’importance des cérémonies qu’elle quittera la religion pour en suivre l’ombre ; elle croira que des observances extérieures compensent le défaut de sainteté. Pourquoi enfin conserver les cérémonies qu’une Église corrompue a longtemps employées pour cacher ses défauts, et fasciner le genre humain ; il les faut rejeter comme des reliques de superstition, indignes d’une Église qui se glorifie du nom de Réformée.

Tel était le sujet qui mettait aux prises les ennemis communs du catholicisme, l’Église établie et les puritains. Ces querelles nous paraissent stériles et sans intérêt ; allons au fond des choses, nous verrons que sous ces formes vieillies s’agitaient des questions toutes vivaces aujour-