une simple concession commerciale, au fond c’était le droit de libre gouvernement qu’on leur reconnaissait, et ils l’exercèrent sans contrainte et sans difficulté.
Cette patente, accordée par une compagnie à une autre et moindre société, et qui constituait un État, aurait eu besoin, ce semble, d’être au moins confirmée par le roi, car la souveraineté et la juridiction ne se délèguent pas ; mais il ne paraît point qu’on se soit occupé de la colonie naissante jusqu’à Charles II, qui contesta la validité de la concession. Les planteurs essayèrent alors d’obtenir l’agrément du roi ; mais la question n’était point encore décidée, lorsqu’en 1684 Jacques II fit annuler les chartes coloniales. New-Plymouth fut soumis au gouvernement arbitraire jusqu’en 1690, où la colonie fut incorporée dans la province de Massachussets par la charte de Guillaume et Marie. Dès ce moment elle cessa d’avoir une existence et une histoire particulière.
Il doit paraître singulier, qu’à l’exemple des historiens américains, nous attachions tant d’importance à l’établissement d’une poignée d’hommes qui ne joua jamais un rôle considérable ; mais ce qui rend la mémoire des pèlerins impérissable, c’est moins leurs actions que l’esprit nouveau qu’ils apportèrent sur le continent, car c’est cet esprit qui a fait la grandeur des États-Unis.