vous engage à considérer que vous les choisissez parmi vous, qu’ils sont hommes, et sujets aux mêmes passions que vous. Nous jurons de vous gouverner suivant les lois de Dieu et les vôtres, au mieux de notre talent ; si nous commettons des fautes involontairement, par manque de capacité, vous devez les supporter avec nous.
« Ne vous méprenez pas non plus sur votre liberté. Il y a une liberté de faire ce qui nous plaît sans égard à la loi et à la justice ; cette liberté est incompatible avec l’autorité. La liberté civile, la liberté morale, la liberté politique consiste pour chaque citoyen dans la jouissance de sa propriété, dans la protection des lois de son pays ; c’est cette liberté que vous devez défendre au hasard même de votre vie ; mais elle s’accorde parfaitement avec l’obéissance que vous devez au magistrat et avec le respect que commande le caractère dont il est revêtu.[1] »
« La propre fin de l’autorité, disait-il encore, c’est la protection de cette liberté qui a pour objet le bon, le juste et l’honnête. Tout ce qui entrave cette liberté, ce n’est plus autorité, c’est abus[2]. »
Nobles paroles, qui depuis deux siècles n’ont rien perdu de leur gravité, et qui nous disent clairement combien cette poignée de puritains était avancée dans la pratique du libre gouverne-