autre était excommuniée pour avoir critiqué le prix d’un ouvrage d’ébénisterie.
La paresse et l’ivrognerie n’étaient pas moins surveillées. Quand un étranger entre dans l’une des deux hôtelleries de Boston, nous dit un écrivain du xviie siècle, il est suivi par un homme qui a cette charge spéciale, et qui se joint à lui sans invitation. Si l’étranger demande à boire plus qu’il n’en peut sobrement porter au jugement de l’officier public, ce dernier contremandera la boisson demandée et n’en laissera pas donner une goutte de plus que la quantité qu’il aura jugé convenable. Sancho n’était pas mieux gardé dans son gouvernement de Barataria.
Dans cette voie de réglementation, il n’y a pas de limites, surtout quand l’opinion pousse les magistrats. Au dernier siècle les philosophes ne pouvaient assez tourner en ridicule les prescriptions auxquelles les jésuites avaient soumis les Indiens du Paraguay. Mais assurément elles étaient raisonnables en comparaison des ordonnances puritaines.
L’assemblée générale de 1624 à Boston s’occupa de l’habillement des deux sexes, et ordonna entre autres choses que nulle personne, homme ou femme, ne pût porter de vêtements qui eussent plus d’un crevé à chaque manche ; les ceintures d’or et d’argent, les chapeaux de castor furent défendus comme un luxe coupable. Quelques an-