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Quelle pléiade de citoyens excellents ! Patrick Henry, Hancock, Samuel Adams, Franklin, John Adams, Jefferson, Jay, Gouverneur Morris, Madison, et au premier rang cette belle et douce figure d’Hamilton, Hamilton pour qui l’Amérique a été ingrate, et que nous avons le tort de ne pas connaître, car ce jeune homme a été le bras droit et le conseil de Washington, le digne Éphestion de ce paisible Alexandre ! C’est quand on a vécu en temps de révolution, au travers de ces nuits d’orages, au milieu des passions et des appétits soulevés, qu’on sent ce que valent ces nobles cœurs, qui dans le danger même ne voient qu’une raison de plus pour défendre ces deux sœurs inséparables, la justice et la liberté, contre le caprice, l’aveuglement, la furie populaire. Glorieux temps où les épreuves étaient rudes sans doute, et le lendemain douteux, mais où chacun comptait sur Washington, soutenant tout de son exemple et de sa vertu !

L’histoire de la constitution, non moins instructive que celle des colonies et de la révolution, avait en 1849 un intérêt particulier. Comme nous, l’Amérique avait souffert de l’anarchie, et ce mal lui venait de deux causes : l’absence d’un pouvoir exécutif fortement constitué, et l’omnipotence d’une assemblée unique. La leçon était frappante, on en conviendra. L’Amérique, don-