prudence extrême, ils ne voulurent point sortir de l’obscurité qui les protégeait.
« Après la grande liberté que le roi a laissée au parlement, écrivait Winthrop[1], quelques-uns de nos amis nous ont offert de solliciter pour nous auprès du parlement, nous donnant l’espoir d’obtenir beaucoup. Mais en y réfléchissant, nous avons décliné leur offre, par cette considération qu’en nous rangeant sous la protection du parlement, nous nous soumettons ainsi à toutes les lois qu’il pourra faire, et tout au moins à toutes celles qu’il lui plaira de nous imposer. Cela pourrait nous devenir très-préjudiciable. »
Cette opinion du premier magistrat de la colonie est remarquable, car, ainsi qu’on le verra, la cause principale de la révolution des colonies fut l’indépendance qu’elles prétendaient à l’égard du parlement.
Les puritains ne se montrèrent pas moins jaloux de leur liberté religieuse, et quand des lettres d’Angleterre invitèrent les églises coloniales à envoyer des députés au synode de Westminster, la même sagacité leur fit décliner la proposition. Hooker lui-même, le fondateur de Hartford, déclara qu’il n’aimait pas le bruit, et qu’il préférait rester tranquille et obscur avec son peuple du Connecticut plutôt que d’aller en Europe faire
- ↑ Bancroft, I, 416.