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pris en Amérique, et comme c’est un pays jeune et qui se sent vivre, nulle part on n’a usé plus largement de la presse, ni su en tirer un meilleur parti. Là-bas on proclame que l’ignorance est le fléau qui perd les démocraties, et que la presse seule achève l’éducation du peuple ; qu’elle seule fait la supériorité des pays libres, car en excitant l’esprit, elle amène la richesse à la suite de la liberté : ce sont de bien vieux axiomes, mais qui, là-bas, n’ont pas encore changé.

Tel fut l’objet de mon cours ; tel fut le tableau que j’essayai de remplir. Plus d’une fois il me parut que l’auditoire s’associait à mes études ; mais pour moi j’en vivais, et il me semblait que nulle publication ne pouvait être plus utile qu’un livre où l’Amérique parlerait à la France, et lui communiquerait son expérience. Peu importait le mérite de l’auteur, pourvu que son ouvrage contînt la substance des idées américaines, et en ce point, qui ne demandait que du travail, je me croyais en état de satisfaire le lecteur. J’allais imprimer mon livre quand, au commencement de 1851, la question de révision occupa la France. Éclairé par l’exemple de l’Amérique, un des premiers j’appelai l’attention du pays sur ce problème délicat[1], et je proposai une

  1. La Révision de la Constitution, lettres à un ami, par Edouard Laboulaye. Paris, février 1851, chez A. Durand.