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l’individu est souverain, le premier intérêt de la nation, c’est que le souverain soit éclairé.

Dès 1647, la cour générale du Massachussets rendait une loi concernant l’éducation, et cette loi renferme les dispositions les plus libérales. Cette faveur est, du reste, concevable, car il ne faut pas oublier que la colonie se composait en général d’hommes instruits, et qui de plus s’étaient librement choisi leur religion, ce qui suppose une force de réflexion inséparable d’une éducation sérieuse.

Le préambule de la loi est singulier, mais il étonnera moins à présent qu’on sait que chez les puritains la religion était toujours l’enveloppe de la liberté.

« Attendu, dit la loi, que Satan, l’ennemi du genre humain, trouve ses plus puissantes armes dans l’ignorance des hommes, et qu’il importe que la science ne soit pas enterrée dans les tombeaux de nos pères ; attendu que l’éducation des enfants est un des premiers intérêts de l’État ; nous ordonnons, etc. »

Suivent des dispositions qui enjoignent à toute commune réunissant cinquante feux d’établir un maître pour apprendre aux enfants la lecture et l’écriture. Chaque commune de cent feux doit entretenir une école de grammaire, c’est-à-dire une école latine, avec un maître assez instruit pour mettre les jeunes gens à même d’entrer à l’université.