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nous espérons, et notre croyance en la durée de notre gouvernement repose sur cette confiance, que par la diffusion des lumières et des bons et vertueux sentiments, l’édifice politique sera aussi bien défendu contre les violences ouvertes et les ruines subites que contre l’action lente et souterraine, mais non moins destructive, de la licence[1].

Après les institutions municipales et l’éducation populaire, il nous reste à parler de la milice qui, de tout temps, a été considérée par les Américains comme une des principales garanties de la liberté. La milice, c’est ce que nous nommons la garde nationale, avec cette différence qu’en Amérique la milice n’est point un supplément de l’armée, une défense intérieure : c’est l’armée même. On n’a jamais voulu de troupes permanentes, fussent-elles composées de citoyens. En paix comme en guerre, les Américains ne s’en remettent qu’à eux-mêmes du soin de protéger la patrie, et c’est l’œuvre de tous.

Je ne veux point aborder ici une question souvent discutée, savoir si la liberté est possible avec des armées permanentes ; il est clair qu’il y a là un problème compliqué et qui ne peut recevoir partout la même solution. La situation géographique et politique d’un pays, l’état des esprits, le goût et les idées de la nation, sont des choses dont il faut tenir compte. Il est évident que l’Angleterre, entourée par la mer et défendue par ses

  1. Encyclopedia americana. Article : United States. (Éducation.)