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de prosélytisme, il fut défendu à un catholique d’être professeur et d’instruire la jeunesse. On mit aussi dans le code colonial cette abominable loi anglaise qui, pour récompenser l’apostasie, forçait le père à donner une partie de ses biens à l’enfant qui trahissait sa foi.

Lord Baltimore eut donc à défendre son autorité contre les planteurs, et sa foi contre les évêques, et, comme si ce n’était pas assez de pareils adversaires, il lui fallut aussi défendre, contre le parlement anglais, l’industrie de la colonie menacée par l’acte de navigation. Ajoutez les prétentions toujours renaissantes de la Virginie, qui réclamait le Maryland comme une part de son territoire ; c’était trop d’ennemis à la fois. L’avènement de Jacques II ne donna pas même un protecteur à lord Baltimore ; le roi, qui prétendait réduire toutes les colonies sous la dépendance directe de la couronne, traita lord Baltimore avec son injustice habituelle en attaquant la concession comme forfaite. Le procès venait de commencer quand le peuple prononça contre le roi Jacques un arrêt sans appel. Les libertés de l’Amérique étaient sauvées.

Toutefois, une révolution faite au nom des intérêts protestants ne pouvait être favorable à un grand seigneur catholique ; lord Baltimore garda ses droits utiles de propriétaire, on ne lui rendit point la souveraineté. Le Maryland fut désormais