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n’avons pas d’esclaves, et notre civilisation plus humaine est par cela même infiniment plus grande et plus relevée[1].

3. la géorgie.

Jusqu’à présent, en parlant de la fondation des colonies, il a été question de compagnies ou de lords propriétaires. L’État n’a paru nulle part au début ; il n’est intervenu que plus tard entre les compagnies et les planteurs, comme en Virginie, ou entre les propriétaires et les habitants, comme dans la Nouvelle-Jersey ou la Caroline. Établir une colonie par les ressources directes de l’État n’était rien moins qu’une idée favorite au xviie siècle ; on n’y songeait même pas ; la Géorgie est, dans l’Amérique du Nord, le premier et le seul exemple d’une plantation faite avec le concours de l’État, mais aussi est-elle de date récente. C’est en 1732 qu’on a colonisé la Géorgie, et pour faire une œuvre de bienfaisance, ce qui la distingue tout à fait des plantations du xviie siècle et la rapproche des entreprises de notre temps.

Un homme de bien, un philanthrope, comme on dirait aujourd’hui, James Edouard Oglethorpe, officier de l’armée, membre du parlement, et d’une famille dévouée à la monarchie, eut l’idée de fon-

  1. Sur toute cette question de l’esclavage, il faut lire les admirables écrits du Fénelon américain, Channing. L’Esclavage. Paris, 1855, in-12.