d’un établissement disproportionné avec la richesse du pays et tout à la fois coûteux et improductif ; cette dette, qui se traduit en un impôt sur la propriété et l’industrie, et, en renchérissant la production, la diminue.
Les Américains ont apporté avec eux d’Angleterre la haine des troupes permanentes, haine des plus vivaces au xviie siècle dans la métropole, et qui aujourd’hui, dans le nouveau monde, n’a rien perdu de son énergie. Il n’y a qu’un petit nombre de troupes soldées, moins de dix mille hommes, placés le long des frontières pour maintenir en respect les Indiens. Je n’ai pas besoin de dire qu’en Amérique, comme en Angleterre, la conscription est inconnue, et que l’enrôlement volontaire est le seul système qu’ait accepté un peuple jaloux de sa liberté.
Je n’examine pas en ce moment si la France peut adopter, et dans quelles proportions elle peut adopter cette mesure héroïque d’un gouvernement qui se fie à la milice de la défense de son territoire et du maintien de son influence ; je dis seulement qu’à une époque comme la nôtre, où l’industrie, l’agriculture et le commerce, en un mot la production joue le grand rôle dans la vie des peuples, il n’est pas possible que la France et le continent, avec d’énormes budgets militaires qui grèvent et stérilisent la production, soutiennent longtemps la concurrence d’un pays tel que l’Amérique, pour