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APPENDICE (A).
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Je trouve ces principes admirablement résumés dans une lettre de John Adams, lettre qu’il écrivit en 1782 et qu’il imprima en 1787, comme post-scriptum de sa Defense of the Constitutions of Governement of the United-States of America[1]. Cette lettre, où John Adams, avec une finesse digne de Franklin, raille les prétentions de l’abbé de Mably, prouvera combien en Amérique on était plus avancé que nous dans la connaissance et la pratique de la liberté. En France, c’est chose assez commune que de croire au bonheur plus qu’à la sagesse des Américains ou des Anglais ; c’est un défaut qui tient à notre ignorance. Si au lieu d’imaginer des systèmes et de dédaigner l’expérience, comme faisait l’abbé de Mably, nous prenions la peine d’étudier l’histoire et les institutions des autres pays, peut-être ne donnerions-nous pas au monde le triste spectacle d’un peuple toujours ballotté entre l’anarchie et le despotisme, et qui confond l’amour de la liberté avec le goût des révolutions.

Voici la lettre d’Adams et les réflexions qui la précèdent, ces réflexions sont en anglais dans l’original ; mais la lettre même est en français, et j’en ai respecté les défauts.

  1. Une traduction française de ce livre a été publiée à Paris en 1792, par M. de la Croix, sous le titre de Défense des constitutions américaines, et de la nécessité d’une balance dans les pouvoirs d’un gouvernement libre, par M. John Adams, ci-devant ministre plénipotentiaire des États-Unis près la cour de Londres, et actuellement vice-président des États-Unis. 2 vol. in-8o. La lettre indiquée plus haut figure dans cette traduction comme lettre 50e, t. Ier, p. 504 et suiv.