Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/116

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Voici les résolutions[1] que proposa le nouveau venu :

« Résolu que les premiers aventuriers et planteurs de cette colonie de Sa Majesté ont apporté avec eux et transmis à leur postérité tous les privilèges, franchises et immunités qui ont été de tout temps possédés par le peuple de la Grande-Bretagne.

« Résolu que, par deux Chartes accordées par le roi Jacques Ier, les planteurs de la Virginie ont été reconnus comme ayant droit à toutes les libertés, privilèges et immunités des sujets anglais, de même que s’ils habitaient et s’ils étaient nés dans le royaume d’Angleterre.

« Résolu que le caractère distinctif de la liberté anglaise, caractère sans quoi l’ancienne Constitution anglaise ne peut subsister, c’est que le peuple a droit de se taxer par lui-même ou par des représentants, qui seuls peuvent connaître quelles taxes le peuple est en état de supporter, quel est le meilleur mode de perception, et qui sont eux-mêmes atteints par les taxes qu’ils établissent.

« Résolu que le peuple lige de Sa Majesté, le peuple de cette très-ancienne colonie, a joui sans interruption du droit d’être gouverné par sa propre assemblée en tout ce qui touche ses impôts et sa police intérieure ; que jamais ce droit n’a été forfait, ni abandonné ; qu’il a été constamment reconnu par le roi et le peuple de la Grande-Bretagne.

« Résolu donc que l’assemblée générale de la colonie a seule le droit et le pouvoir d’imposer des taxes sur les habitants ; et que tout essai afin d’investir de ce pouvoir une personne ou quelques personnes que ce soit en dehors de cette assemblée a une tendance manifeste à détruire la liberté anglaise non moins que la liberté américaine[2]. »

  1. C’est sous cette forme que les assemblées, en Angleterre et en Amérique, expriment leur opinion ; la résolution répond à notre ordre du jour motivé.
  2. Wirt’s Life of Patrick-Henry, p. 49.