Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/124

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nous devons au roi, sans altérer nos rapports avec le gouvernement de la Grande-Bretagne. Nous ne voulons pas déshonorer nos ancêtres, nous ne voulons pas encourir les reproches de notre conscience et les malédictions de la postérité ; aussi nous vous recommandons d’obtenir de la Chambre des représentants une déclaration complète de nos droits. Faites-la insérer dans les actes publics, afin que les générations à venir soient convaincues que non-seulement nous avons le juste sentiment de nos libertés, mais que jamais (tout en nous soumettant à la divine Providence) nous ne serons esclaves d’aucun pouvoir sur la terre. Nous avons toujours abhorré l’émeute et le désordre : aujourd’hui nous avons le bonheur de ne rien craindre de pareil, nous avons de bonnes lois suffisantes pour garder la paix de la province, si d’imprudentes mesures ne viennent provoquer le désordre. Vous n’aurez donc point à vous intéresser à la protection des employés du timbre ou du papier timbré[1]. »

Le congrès se réunit à New-York dans les premiers jours d’octobre 1765 ; le gouverneur de la province, Cobden, déclara cette assemblée inconstitutionnelle et illégale, et annonça qu’il ne la reconnaîtrait pas ; mais il n’y avait pas d’armée dans les colonies, le gouverneur ne pouvait agir.

La première question soumise au congrès fut de savoir quelle serait la situation réciproque des colonies, et si l’on tiendrait compte des différences de population et de territoire. On déclara qu’on se reconnaissait tous pour égaux, sans aucune prééminence d’une colonie sur l’autre, et que par conséquent chaque colonie n’aurait qu’une voix.

  1. Pitkin, Hist. of the U.S., I, 189.