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NEUVIÈME LEÇON
1770-1772. — franklin. — édit du roi de prusse.

Depuis le massacre de Boston, le 5 mars 1770, jusqu’au mois de mai 1773, il y eut un moment de calme qui put donner le change, mais ce calme était plus apparent que réel.

Après la loi qui révoquait les taxes sur tous les autres articles que le thé, les colonies avaient renoncé à leur agrément de non-importation et repris leurs relations commerciales avec l’Angleterre, le thé excepté. C’était sur ce seul point que le Parlement avait concentré la reconnaissance de sa suprématie ; c’était sur ce seul point que les planteurs concentraient leur résistance. Cette résistance était d’autant plus facile aux colons qu’elle n’entraînait pour eux aucune privation. Sur une étendue de côte de quinze cents milles, il était impossible d’empêcher la contrebande, surtout quand cette contrebande était regardée par tous les habitants comme une œuvre patriotique. Les défenses royales n’y faisaient rien, car, disait Franklin, les marchands payent mieux que les rois. Par patriotisme ou par intérêt, les douaniers fermaient les yeux sur ces importations qui se faisaient sur tous les points. Hollandais, Danois, Français,