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sont des pièces remarquables. Elles font le plus grand honneur aux lumières et au patriotisme de leurs auteurs ; en outre, elles ont pour nous cet avantage qu’elles contiennent un cours complet de politique ; elles nous apprennent en même temps ce que c’est que la liberté, et comment on la défend.

La déclaration de droits soulevait deux difficultés. Étaient-ce les droits naturels, tels que Locke les entendait, qu’on allait réclamer ? Étaient-ce les droits contractuels du citoyen anglais ? Le premier système sentait la révolution.

D’un autre côté, en réclamant le droit de taxation comme conséquence du droit de représentation, reconnaîtrait-on au Parlement anglais le droit de régler le commerce des colonies et de la métropole ?

Le reconnaître, c’était respecter les précédents, mais, d’autre part, c’était tout abandonner au Parlement ; car, disait justement Gadsden : « Le droit de régler le commerce, c’est un droit de législation, et qui a le droit de faire la loi en un cas, a le droit de la faire dans tous les autres[1]. »

Les deux questions furent résolues dans le sens anglais et pratique ; et, chose remarquable, on doit ces solutions à l’influence de Samuel Adams ; non point qu’il n’aimât mieux des mesures plus hardies, mais c’était un politique qui connaissait les hommes, et qui savait à quel prix et par quelles concessions on obtient l’unanimité dans les assemblées. Sur ce point nous avons

  1. Bancroft, Amer. Rev., IV, 133 ; Curtis, I, 21.