Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

défense avec Richard, H. Lee, George Washington, et le jeune Jefferson.

En disant que la première brise du Nord apporterait en Virginie le bruit des armes, Patrick Henry avait prophétisé. Le 19 avril 1775, le sang coula, dans une escarmouche que les Américains, assez disposés à grossir les choses, ont appelée la bataille de Lexington.

Le général Gage, qui commandait l’armée royale, et qui était à Boston, voulut détruire les armes et les munitions que les colons du Massachusetts avaient réunies à Concord, à vingt milles de Boston, pour soutenir une armée provinciale. C’était un moyen de prévenir les hostilités ; l’expédition était secrète, mais le docteur Warren en avait eu vent et avait fait prévenir le pays ; on sonnait les cloches et on tirait des coups de fusil. Les soldats envoyés par Gage rencontrèrent en chemin la milice de Lexington au nombre de 70 hommes ; le major Pitcairn leur ordonna de se retirer et de déposer les armes, et les appela rebelles. Dans la retraite, on tira. Qui tira le premier ? C’est toujours le mystère de ces sortes d’événements, où les fusils partent tout seuls.

La poignée d’Américains se dispersa, après avoir perdu quelques hommes ; mais quand les troupes anglaises revinrent de Concord, après avoir achevé leur expédition, elles trouvèrent toutes les milices en armes ; là, comme dans toutes les guerres civiles, l’homme qui connaît le pays, qui se cache dans chaque pli de terrain, derrière chaque mur, a un avantage trop certain sur de braves soldats qui marchent en rang ; les Anglais se retirèrent, poursuivis, décimés, et arrivèrent à Lexington