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guée sera la date la plus mémorable de l’histoire d’Amérique. Je suis convaincu que les générations futures le célébreront comme le grand anniversaire. Il faudra le fêter comme le jour de la délivrance, par des actes solennels de dévotion envers Dieu, le Tout-Puissant. Il faudra le célébrer par des pompes, des revues et des jeux, par le bruit des fusils et des cloches, par la splendeur des feux de joie et des illuminations d’un bout du continent à l’autre bout, d’aujourd’hui à toujours.

« Vous me croirez fou d’enthousiasme, je ne le suis pas. Pour maintenir la Déclaration, pour soutenir et défendre les États, je sais ce qu’il en coûtera de peine, de sang, de trésors. Mais au travers de tous ces nuages je vois les rayons d’une lumière et d’une gloire ravissante. Je vois que la fin vaut cent fois les moyens ; l’acte d’aujourd’hui c’est le triomphe de nos enfants, quand bien même nous devrions regretter ce que nous avons fait ; mais, grâce à Dieu, j’espère que cela ne sera pas[1]. »

Ce patriotisme reçut ici-bas sa récompense. Non-seulement Adams et Jefferson devinrent tour à tour présidents des États-Unis, affranchis par leur courage, mais il leur fut donné à tous deux de survivre de cinquante ans à ce jour solennel, de voir pendant cinquante ans la croissance prodigieuse des États-Unis, passant de trois millions à dix millions d’hommes, de recevoir les bénédictions de toutes ces générations qui saluaient en eux les derniers survivants parmi les fondateurs de la patrie.

Enfin, par une fortune étonnante et qu’à Rome on eût autrefois nommé divine, ce fut le 4 juillet 1826,

  1. Orators of the Americ. Rev., p. 177.