Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

arrivez, eu étudiant la vie des peuples, à un, deux, trois, quatre individus qui ont eu le courage de vouloir quand les autres ne voulaient pas, et qui ont réveillé le pays quand le pays voulait dormir. L’histoire est souvent injuste envers ces hommes ; on les oublie quand on leur a pris leurs idées ; c’est pour cela que je crois que rien ne serait plus utile que de faire une histoire des idées religieuses, littéraires et politiques ; on y verrait quels sont les bienfaiteurs véritables de l’humanité. Tel a semé, tel autre a arrosé, tel autre a récolté. On aurait ainsi la marche de l’esprit humain par le dévouement, par le sacrifice, par la liberté ; à l’origine de tout progrès, on verrait l’action, l’énergie individuelle ; ce serait là une excellente leçon, un enseignement véritablement politique. Alors, au lieu d’attendre ce sauveur qui souvent n’est pas tel que nous l’aurions voulu, nous agirions nous-mêmes et nous sentirions d’autant mieux quelle est la grandeur morale d’un Washington.