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le plus noble théâtre où l’activité humaine puisse se déployer, et vous arrivez à l’état de nation, au moment où les arts, les sciences, la littérature, se sont élevés au plus haut degré, où l’art même du gouvernement est à sa perfection. Les Américains n’ont point à passer par toutes les épreuves qui accompagnent l’enfantement des civilisations, et par toutes les souffrances au milieu desquelles ont grandi les peuples de l’Europe. Dix-huit siècles ont travaillé pour eux. « C’est à cet heureux moment, ajoute-t-il, que les États-Unis prennent naissance comme peuple. Si leurs citoyens ne sont pas complètement libres, la faute en sera entièrement à eux. La coupe du bonheur nous est offerte : il dépend de nous d’être heureux et respectés comme nation, ou malheureux et méprisés. C’est le moment de l’épreuve, le monde a les yeux fixés sur nous.

« Diminuer les pouvoirs de l’Union, annihiler la puissance de la confédération, c’est nous exposer à devenir le jouet de la politique européenne, qui, élevant État contre État, cherchera à entraver notre progrès et à poursuivre des vues intéressées.

« C’est la ruine ou la durée de notre système politique ce qui décidera si notre révolution doit être regardée comme un bonheur ou comme un malheur, non-seulement pour l’âge présent, mais pour un long avenir ; car des millions d’hommes, qui ne sont pas encore nés, seront enveloppés dans notre destinée. »

Suivant Washington quatre choses sont essentielles non-seulement au bien-être, mais à l’existence même des États-Unis : une indissoluble union des États sous