Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/168

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elles seraient nulles, et qu’on leur rendrait ou leurs propriétés ou la valeur de ces propriétés ; puis il ajoutait qu’il en serait de même pour les sujets américains qui avaient vécu sous la domination anglaise quand les Anglais avaient occupé New-York, pourvu qu’ils n’eussent pas porté les armes contre leurs concitoyens. Les Anglais n’admettaient pas qu’on pût confisquer les biens de ceux qui avaient été se réfugier à New-York, et qu’on déclarât qu’ils étaient des rebelles. C’était là une catégorie de personnes qu’on appelait en Amérique tories ou loyalistes.

Quand les colonies se séparèrent, il y eut beaucoup de gens en Amérique qui aimaient l’Angleterre, et qui, dès le commencement de la guerre, avaient voulu s’opposer à la rupture. Dans toutes les révolutions on trouve des gens qui sont dans cette situation délicate. Le vainqueur ne manque pas d’en faire des traîtres, il faut avoir plus d’indulgence pour ces victimes des événements.

Ainsi, voilà la guerre du Schleswig. Je ne sais comment elle finira ; mais supposons qu’un jour des hommes qui aiment sincèrement le Danemark soient rattachés à l’Allemagne, ou que des gens qui aiment l’Allemagne se trouvent réunis au Danemark, il y aura évidemment des victimes ; il est possible que les uns fassent des vœux pour le Danemark, d’autres pour l’Allemagne. Suivant le hasard de la guerre, les uns se trouveront des patriotes, les autres des rebelles ; sera-t-il juste de confisquer les biens des gens qui auront été fidèles aux traditions de leur enfance ou aux