Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/176

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tenir cette politique. Les peuples comme les rois aiment les flatteurs, et, ainsi que le remarque Aristote, avec les flatteurs des peuples on fait au besoin les flatteurs des despotes et réciproquement. Cela n’est que trop justifié par l’histoire de notre première révolution, où ont figuré tant de gens qui, plus tard, en fouillant dans leur garde-robe, auraient pu y retrouver leur carmagnole et leur bonnet rouge auprès de leur uniforme de sénateur ou de préfet.

Le vrai libéral est celui qui ne veut pas sacrifier les droits du pouvoir, parce qu’ils sont essentiels à la liberté, ni les droits de la liberté, parce qu’ils sont essentiels au pouvoir. C’est ainsi qu’on fait régner l’ordre, le bien-être et la vraie grandeur dans un pays ; c’est ainsi qu’on ménage les deux éléments de la vie des peuples, deux éléments qui ne sont pas irréconciliables, et qui doivent seulement rester chacun dans leur sphère pour être légitimes et bienfaisants.