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en Amérique ; c’est le seul qui dans la révolution ait montré du caractère. C’est La Fayette. Vous le trouvez en 1789 ce qu’il sera en 1830, toujours fidèle aux mêmes idées. Je n’approuve pas toutes ses idées, mais son caractère est toujours beau. Il peut se tromper, mais il agit toujours suivant ses opinions. Il est arrêté, mis en prison ; l’Autriche le jette dans les cachots d’Ollmutz au mépris du droit des gens. Pour lui rendre sa liberté, on lui propose cinq ou six fois des déclarations contraires à ses convictions ; il reste dans son cachot : c’est un martyr. Plus tard on lui propose de servir l’Empereur, il ne veut pas ; il sera tout prêt à servir l’Empereur si l’Empereur veut servir la liberté ; sinon, non. En 1815, il défendra la liberté contre Bonaparte, comme plus tard il la défendra contre les Bourbons. Aussi quand la France se trouvait dans une crise, chacun disait : Appelons M. de La Fayette. C’est un grand bonheur pour un pays d’avoir un certain nombre d’hommes tellement fixes dans leur foi politique, qu’au jour du péril on est sûr de les trouver confiants et décidés. Il y a là une garantie et une sûreté. C’est là ce qui fait la force d’une nation, ce qui fait la grandeur de ces noms justement honorés : Washington et Hamilton.