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le peuple serait écartée. Elle n’aurait pas donné des hommes de gouvernement.

Mais comment trouver un mode d’élection populaire, et cependant ne pas charger le peuple de faire l’élection ? C’est là la difficulté que résolut la constitution. Elle chargea les législatures de chaque État de nommer les sénateurs. Vous savez que chaque État s’est constitué sur les mêmes principes que l’Union. Dans chaque État, il y a deux chambres : un Sénat et une Chambre des représentants. On décida que ce seraient ces deux chambres, produits de l’élection populaire, qui nommeraient les sénateurs ; on leur laissa, du reste, la faculté de régler elles-mêmes les conditions de l’élection. Dans quelques-uns des États, les deux chambres se réunissent et nomment conjointement les sénateurs ; en d’autres, chaque chambre vote séparément, mais doit s’accorder avec l’autre sur le choix du candidat. C’est ce qu’on nomme le Concurrent vote[1]. Si les chambres ne peuvent s’entendre, on provoque une réunion, et cette réunion fait les élections.

Cette élection n’envoie à Washington qu’un très-petit nombre de sénateurs. Il y avait au lendemain de la Révolution trois millions d’habitants aux États-Unis, treize États et vingt-six sénateur. Aujourd’hui, d’après le recensement de 1861, il y a trente et un millions d’âmes et soixante-six sénateurs.

Les Américains n’ont jamais aimé les grandes assemblées ; il n’y a dans la Chambre des représentants

  1. Sheppard ; Constitution, § 101. — Duer, p. 74.