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portait à l’Angleterre 75 000 francs de bénéfice net.

En 1774, les Anglais, qui ne pouvaient pardonner à Franklin le zèle avec lequel il soutenait les droits de l’Amérique, crurent le punir en le destituant ; et, depuis ce jour, la spéculation fut si mauvaise, qu’elle ne produisit plus une obole.

En 1775, Franklin fut remis à la tête des postes américaines, et, depuis lors, elles sont la seule grande administration fédérale qui existe aux États-Unis.

Il y avait aux États-Unis, en 1863, 29 047 bureaux de poste, ayant tous un maître de poste, sur lesquels 550 étaient nommés par le président, et 28 497 par le post-master-general. Ces 550 maîtres de poste nommés par le président représentent la très-grande majorité des fonctionnaires que nomme le pouvoir exécutif ; mais il faut le dire, depuis longues années on se plaint qu’il y a toujours un certain nombre d’individus qui manient la matière électorale pour obtenir à chaque nouvelle présidence ce brevet de maître de poste, qui donne de l’influence dans le pays.

On ne voit pas, en effet, la nécessité que les maîtres de poste changent à chaque nomination de président ; et c’est toujours un grave inconvénient que chaque président ait ainsi un certain nombre de créatures attachées à sa fortune ; mais, sauf ce vice politique de la poste américaine, il faut avouer que les Anglais et les Américains ont mieux compris le rôle de la poste que nous qui l’avons inventée, car la poste date du roi Louis XI.

Ce que nous avons toujours vu dans la poste, c’est