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risque de compromettre l’avenir de l’Union, déclarer dans ce traité que les habitants de la Louisiane deviennent citoyens américains, c’était une chose énorme. Cependant, non-seulement parce que Jefferson était populaire, mais parce qu’on sentait que l’acquisition de la Louisiane ouvrait aux États-Unis un grand avenir, le traité fut ratifié. La porte était ouverte, et depuis lors les États-Unis ont acheté les Florides, pris le Texas, conquis et payé une partie du Mexique, sans qu’on ait contesté le droit du congrès.

C’est encore en vertu des pouvoirs implicites du congrès, qu’on établit l’école militaire de West-Point sur les bords de l’Hudson. Il fallait acheter un terrain, payer des professeurs, ce n’était pas prévu par la constitution.

Une autre question non prévue, c’était la question de la banque. Avait-on le droit d’établir une banque fédérale ? Le billet, la monnaie fiduciaire, c’est le congrès seul qui était autorisé à l’émettre ; c’est un droit de la souveraineté de faire un billet accepté par tout le monde. Pouvait-on donner ce privilège à une corporation particulière ? Hamilton fit une banque ; il fut combattu par Jefferson. Plus tard, Jackson brisa la banque fédérale en vertu des principes que Jefferson avait défendus[1]. C’est là une des questions qui se représentent aujourd’hui. Le ministre des finances actuel, M. Chase, a inventé un système qui est peut-être un progrès. Il n’y a qu’un billet de banque, qui est le

  1. Duer, Constitutional Jurisprudence,). 308.