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sident pour six ans et de le déclarer non rééligible. Il se peut aussi que, dans un temps plus ou moins éloigné, et dans le Nord comme dans le Sud, on donne aux membres du cabinet le droit de venir dans les chambres. En d’autres termes, on s’aperçoit, en Amérique, qu’un président nommé pour quatre ans, sans ministres responsables devant les chambres, donne moins de garantie au respect de la volonté populaire, aux idées d’amélioration, que le système anglais, où le ministère est sans cesse sous la main du parlement. C’est une façon d’avoir une certaine influence sur le président, et de ne pas tomber dans cet inconvénient d’avoir, pendant quatre ans, un président qui peut tenir le Congrès en échec.

C’est ici que finit l’histoire de la constitution, et en même temps, à mon grand regret, le cours de cette année.

Quelles sont les raisons qui m’ont décidé depuis trois ans à m’occuper des États-Unis ?

Il y en a d’abord une que j’avoue très-sincèrement, c’est l’intérêt que je prends aux États-Unis, à cette grande république si indignement calomniée depuis le commencement de la guerre actuelle.

Je ne sais ce qu’on n’a pas dit pour affaiblir une des plus grandes choses que j’aie vues dans le monde, un peuple qui se lève pour défendre la patrie ! On a dit : « Ce n’est pas une patrie, les États-Unis, c’est une confédération ; les États peuvent se séparer quand ils veulent. »