Page:Laboulaye - Locke, législateur de la Caroline.djvu/8

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d’être la plus mauvaise condition pour une colonie naissante et dans un pays nouveau.

Vers la même époque, quelques planteurs des Barbades, désireux de fonder un établissement où ils fussent maîtres absolus, vinrent avec leurs noirs s’établir près du cap Fear, et commencèrent la colonisation du pays, qui fut plus tard la Caroline du Sud. Le gouvernement de ce nouveau territoire, qui fut nommé le comté de Clarendon, fut constitué comme celui du comté d’Albemarle, mais il en resta politiquement séparé ; l’éloignement des deux établissements était si considérable, il y avait entre eux de telles solitudes, que ces deux points isolés demandaient nécessairement une administration distincte. Il y eut donc dès l’origine deux colonies, l’une au nord, l’autre au sud, avant chacune son assemblée, son gouvernement et ses lois.


Pendant que dans le désert commençaient péniblement ces défrichements, ces plantations de quelques centaines d’émigrants perdus dans les forêts et les marais de la Caroline, les propriétaires, animés par la description du pays merveilleux qu’on leur avait donné, désireux de l’étendre encore, et d’en faire moins une concession territoriale qu’un véritable empire, obtinrent, en 1665, du prodigue Charles II, une concession nouvelle qui leur accordait ce qu’assurément ne possédaient ni le roi ni l’Angleterre. Au mépris des réclamations de la Virginie et des droits de l’Espagne, Charles II, avec une libéralité qui lui coûtait peu, donnait aux huit lords-propriétaires tout le pays compris entre le 28e et le 36e degré de latitude nord, et de l’Atlantique au Pacifique ; en d’autres termes, il leur donnait ce qui compose aujourd’hui le territoire des deux Carolines, de la Géorgie, du Tennessee, de l’Alabama, du Mississipi, de la