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Page:Labourieu, Chevalier - Physiologie de l'ivrogne, 1862.pdf/11

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la mère elle-même une gardienne attentive de la vie, qui nous avertissait de tout ce qui peut la compromettre, qui cherchait, trouvait dans sa bienveillance, remède à ses maux. Et cette seconde nature, l’habitude, sous ce nom perfide, n’est souvent autre chose que le grand chemin qui mène à la mort.

C’est ma seconde nature, dit tristement le buveur d’opium, en voyant mourir à côté de lui celui qui l’a devancé de quelques mois dans l’habitude du sombre breuvage ; j’ai encore tant de mois à vivre. « C’est ma seconde nature, » dit ce misérable enfant, victime dévouée des voluptés solitaires. Rien n’y fait, ni la raison, ni les châtiments, ni la douleur maternelle. Tous deux vont, iront jusqu’au bout par le chemin qu’on ne recommence pas.