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Page:Labourieu, Chevalier - Physiologie de l'ivrogne, 1862.pdf/26

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taverne, son intelligence, sa mémoire, et son cœur ; on n’en rapporte que le mépris de soi-même et des autres, car la vue de l’homme inoccupé est funeste à son semblable. Là, le sang se vicie, les nerfs prennent l’habitude d’un tremblement continuel, les chairs deviennent jaunes et l’âme flasque et sale comme un chiffon.

C’est l’ivresse qui donne naissance à ces querelles frivoles qui ne se terminent que trop souvent par des morts lamentables. C’est l’ivresse qui fait grisonner les jeunes gens ; c’est elle qui, en quelques semaines, blanchit les vieillards.

Pour les ivrognes, il n’est pas de saisons ; ils ne savent pas les brises embaumées du printemps, les nuits d’été dorées par les étoiles, les matinées d’automne argentées par le