la chasteté, s’abstiennent scrupuleusement de toute satisfaction sexuelle[1] : c’est qu’ils estiment que cet ascétisme total est la meilleure condition pour arriver à l’union avec Dieu[2] et qu’elle est aussi l’une des formes de la piété envers lui[3]. Même chez les chrétiens du type ordinaire, la réforme des mœurs est le signe le plus certain de leur profession. Le christianisme a apporté comme une nouvelle méthode pour guérir les âmes ; à défaut de vérité, comment ose-t-on contester son utilité[4] ? Il accomplit tous les jours dans l’ordre moral des cures merveilleuses, supérieures encore à celles qu’opérait le Maître, pour l’émerveillement de ses disciples, dans l’ordre physique[5].
Si vraiment il n’y a rien de bon ici-bas qui ne vienne de Dieu, c’est donc qu’il venait de Dieu, lui aussi, ce Jésus, ouvrier de perfection. Que l’on compare la vie ancienne des croyants à leur vie nouvelle, et l’on verra tout ce qu’ils ont vaincu en eux de passions impures, de cupidités, d’injustices[6]. Celse se plaint que la propagande chrétienne s’en prenne aux femmes et aux enfants, qu’elle les mette en révolte contre leurs guides naturels :
Eh bien, s’écrie Origène[7], qu’il nous montre le père éclairé, les précepteurs pénétrés de bons principes, auxquels nous cherchions à soustraire les femmes et les enfants ! Qu’il compare ce que ceux-ci apprenaient avant nous à ce que nous leur apprenons, et qu’il démontre que nous leur arrachons du cœur de belles et saines doctrines pour y substituer une autre qui ne les vaut pas ! Il sera bien empêché pour en faire la preuve. La vérité, c’est que nous détournons les femmes de