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Le rescrit comprend trois parties.

Glaude se défend d’abord contre les basses flatteries des Grecs d’Alexandrie qui veulent lui décerner les honneurs réservés aux dieux (temple, grand-prêtre, statues érigées dans les lieux saints). Il règle ensuite certaines requêtes, d’ordre politique, qu’ils lui ont présentées. Enfin il morigène Grecs et Juifs, qui se sont récemment heurtés en de violentes émeutes, et il les invite à se faire réciproquement les concessions indispensables au bon ordre public et à la bonne harmonie.

C’est dans la troisième partie que se lisent les lignes dont la signification est ardemment controversée.

En voici la traduction, telle que l’a proposée Salomon Reinach[1].

Défense aux Juifs d’attirer ou d’inviter d’autres Juifs à venir par eau de Syrie ou du reste de l’Égypte, ce qui m’obligerait à concevoir à leur égard de plus graves soupçons. S’ils ne s’abstiennent pas d’agir ainsi, je les poursuivrai par tous les moyens, comme fomentant une sorte de maladie commune à tout l’univers.

Peu après la publication du papyrus de Londres, par H. J. Bell, en 1924, M. de Sanctis[2] et M. Salomon Reinach[3] signalaient presque simultanément l’exceptionnelle importance de cet avertissement.

Reinach estimait qu’il est quasi impossible de n’y pas lire une allusion de Claude à l’activité missionnaire qui

  1. Amalthée, t. II (1930), p. 294.
  2. Riv. di Filol., N. S., t. II (1924), p. 473 et s. ; t. IV (1926), p. 128 et s.
  3. Revue de l’Hist. des Rel., 1924, p. 108-123 = Amalthée, t. II, p. 289 et s.