Aller au contenu

Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/243

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

y déclarait-il, ayant imité les impies et les méchants, mérite de subir la même infamie qu’eux. Et donc, de même que Porphyre, l’ennemi de la véritable piété, pour avoir composé plusieurs écrits scélérats contre le culte de Dieu, a trouvé son juste salaire, à savoir un éternel déshonneur, la perte totale de sa réputation, et l’anéantissement de ses ouvrages impies… » (suivaient différentes mesures contre Arius et ses sectateurs, que Constantin voulait qu’on appelât désormais « porphyriens », puisqu’ils avaient agi avec une impiété pareille à celle de Porphyre).

C’était, notons-le en passant, le premier exemple d’un acte hostile du bras séculier contre un « ouvrage de l’esprit », pour motif d’hétérodoxie.

Longtemps après, en 448, les empereurs Valentinien III et Théodose II ordonnèrent de nouveau la destruction par le feu de tout ce que Porphyre avait écrit « contre le culte saint des chrétiens ». « Nous ne voulons pas, expliquaient-ils, que les ouvrages susceptibles de mettre Dieu en colère et de nuire aux âmes viennent même jusqu’aux oreilles des hommes[1]. »

Entre temps, les réfutations chrétiennes n’avaient pas manqué : la plus ancienne fut celle de Methodius d’Olympe, laquelle parut du vivant même de Porphyre, probablement

    36. Seeck a élevé des doutes sur l’authenticité de cette pièce (Zeitsch. f. Kirchengeschichte, 17 [1897], p. 48 et suiv.). Cependant, saint Athanase en parle dans l’Hist. Arianorum ad monachos, § 50, en 358 (Patrol. gr., 25, 753) et Théodose II s’y réfère dans une loi de 435 (Haenel, Corpus Legum, p. 247).

  1. Cod. Theod., XVI, 6, 66 ; Cod. Justinian., I, 1, 3 ; cf. Socrate, Hist. eccl., I, ix, 30. — Sans doute un certain nombre d’exemplaires avaient-ils survécu à l’enquête prescrite par Constantin. — Dans son Sermon sur saint Babylas, prononcé vers 382 (I, ii), saint Jean Chrysostome affirme que, de tant de philosophes et d’orateurs qui ont écrit contre le christianisme, les écrits sont devenus un tel objet de risée que « s’ils se sont conservés en quelque endroit, c’est chez les chrétiens qu’on peut les trouver ». Il ne prononce ailleurs pas le nom de Porphyre.