Harnack, en 1916, pour les Abhandlungen de l’Académie de Berlin : Porphyrus « Gegen die Christen », 15 Bücher. Zeugnisse, Fragmente und Referate.
Les quatre-vingt-dix-sept textes qu’ils a réunis sont-ils tous sûrement de Porphyre ?
Un doute est permis quelquefois. Par exemple, dans la lettre 102, § 30[1], saint Augustin rapporte les railleries païennes à propos de l’histoire de Jonas, englouti par un cétacé (cetus), dans le ventre duquel il habite vivant pendant trois jours. La quaestio, c’est-à-dire la difficulté, avait été soumise par un ami à Quodvultdeus, qui l’avait renvoyée avec une série d’autres objections à Augustin. Celui-ci l’amorce, avant d’essayer de la résoudre, de la façon que voici : « Nec ipsa (quaestio) quasi ex Porphyrio, sed tanquam ex irrisione paganorum. » « Cette question n’est pas donnée comme tirée de Porphyre, mais des plaisanteries des païens. » Et il remarque plus loin : « J’ai déjà observé les ricanements et la lourde moquerie dont les païens accompagnent ce genre de questions[2]. » — Harnack a tout de même incorporé ce texte à son répertoire, sous le no 46. Il estime qu’il n’y a pas à tenir compte de la réserve d’Augustin, qui aurait cherché à disculper Porphyre, qu’il admirait tant comme philosophe. Mais si Augustin avait ressenti pour de bon cette préoccupation, il aurait également exonéré Porphyre de la responsabilité des questions qui précèdent celle-ci. Or, il les lui impute expressément[3].
- ↑ Corpus Script. eccl. lat., t. XXXIV, p. 570.
- ↑ Saint Jérôme fait allusion, lui aussi, à ces ironies païennes sur le compte de Jonas, dans son Commentaire in Ionam, II, 1. Déjà Celse en avait tiré parti (Orig., C. Celse, VII, 53, 57).
- ↑ Le fragm. no 81 (= saint Augustin, Ép., 102, 8) paraît également fort suspect, quoique ceux qui avaient soumis ce texte à Augustin prétendissent