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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/293

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de saint Jérôme[1], adressée à une certaine Hedibia[2], qui, du fond de la Gaule (de extremis Galliae finibus) lui avait écrit à Bethléem pour lui soumettre ses perplexités, répond à douze questions dont six portent sur les circonstances de la Résurrection. Saint Augustin a consacré tout un traité en quatre livres à « l’accord » des Évangélistes, le De Consensu evangelistarum, où il vise certainement, au moins dans un passage[3], les néoplatoniciens de son temps. Dans la première moitié du ve siècle, Hesychius de Jérusalem examine soixante et une difficultés sur le même sujet[4]. Et il ne sera pas trop malaisé, je crois, de repérer, à travers les recueils parfaitement orthodoxes de Quaestiones, la trace des critiques porphyriennes, qui avaient sourdement fait leur chemin dans les esprits[5].

Mais on ne les liait plus guère à leur auteur et c’est peut-être là une des raisons qui expliquent les vicissitudes assez curieuses de la réputation de Porphyre.

XIV

Du côté païen, il ne semble pas qu’on ait rendu justice à l’importance de son œuvre de polémiste. Il avait vivement blessé le sentiment religieux païen par la critique qu’il avait exercée sur le culte traditionnel, dans le seul dessein de l’épurer. Sa Lettre à Anébon, avec ses questions captieuses sur les dieux, les démons, la mantique, la

  1. Corp. Script. eccl. lat., t. LV, p. 470-515.
  2. Ibid., t. XLIII, p. 1 et suiv.
  3. I, vi, 11 (Patrol. lat., 34, 1052).
  4. Patrol. gr., t. 93, 1391-1448.
  5. Voy. p. 487.