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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/300

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ciennes qu’il avait, semble-t-il, le plus volontiers recours. Chez lui, par exemple, la tendance à identifier les dieux au soleil rappelle les efforts « théocrastiques » de Porphyre dans le même sens[1]. Certains traits de sa démonologie s’apparenteraient plutôt aux spéculations d’Apulée sur le même sujet[2]. C’est dans le cycle des conceptions néoplatoniciennes qu’il évolue le plus ordinairement.

ΙΙΙ

Avait-il pris occasion et prétexte de ses recherches sur le passé romain pour attaquer le christianisme ? Wissowa[3], Mgr Duchesne[4] en étaient persuadés. À parler franc, les vestiges de cette polémique sont assez frêles. Il se peut qu’il pense aux chrétiens, là où, développant la théorie néo-platonicienne des démons, il remarque que d’ « autres » appellent aussi ces êtres intermédiaires des « anges[5] ». Souvenons-nous toutefois que déjà Porphyre distinguait parmi eux les démons proprement dits, qu’il localisait dans l’air, et les anges qui, selon lui, habitaient l’empyrée[6]. L’emploi du mot n’était donc pas spécifiquement chrétien. Ce qui ferait croire que c’est bien à la terminologie chrétienne que songeait Labeo, c’est la vive réaction d’Au-

  1. Comp. l’oracle que cite Macrobe, Saturn., I, xviii, 21 et que Labeo avait commenté, avec le Περὶ ἀγαλμάτων de Porphyre (éd. Bidez, fragm. 7) et le Περὶ τῆς ἐκ λογίων φιλοσοφίας (éd. G. Wolff, p. 38 et s.) en y ajoutant les témoignages de Macrobe, I, xvii, 10 et de Servius, in Bucol. V, 66.
  2. Comp. ce que dit Servius, à propos de Labeo, in Æneid., III, 168 et Apulée, De deo Socratis, xv.
  3. Dans Pauly-Wissowa, IV, 1351.
  4. Hist. anc. de l’Église, II, 52.
  5. D’après saint Augustin, Cité de Dieu, IX, 10.
  6. Ibid., X, 9 ; cf. X, 26.