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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/410

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Oui-dà ! Car il n’y a chez vous ni fourbe ni méchant : tellement vous vous circoncisez le cœur[1] !

D’ailleurs, la circoncision prescrite à Abraham n’avait-elle pas déjà une valeur spirituelle et symbolique ?

Cette Loi mosaïque, dont les chrétiens font bon marché, le Christ a affirmé qu’il était venu, non pas pour la détruire, mais pour l’accomplir ; et qu’il était obligatoire d’en observer les moindres préceptes[2]. « Vous autres qui les transgressez en bloc, quelle méthode de justification trouverez-vous ? Ou bien Jésus est un menteur ; ou bien c’est vous qui faites à cette Loi une infraction totale et complète[3]. »

Pour sa part, Julien déclare qu’il éprouve beaucoup de respect à l’égard du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, lesquels étaient des Chaldéens, de race sainte et théurgique, et qui avaient appris la pratique de la circoncision durant leur séjour chez les Égyptiens. Abraham, par exemple, honorait Dieu d’une façon où Julien ne trouve rien à reprendre. Il sacrifiait assidûment, tout comme les Hellènes. Il usait de la divination par les étoiles, ou par les oiseaux « ce qui, peut-être bien, est encore coutume hellénique[4] ! » ; et Dieu voulut, lors des promesses qu’il lui fit d’une innombrable descendance, lui montrer les étoiles, comme pour les lui confirmer par le témoignage du ciel qui domine et sanctionne tout. La foi d’Abraham fut confirmée, rassurée par des signes sensibles, qui en garantissent le bien-fondé ! Car une foi sans vérité est folie et stupidité…

  1. P. 229, 21.
  2. Cf. Saint Matth., V, 17 et 19.
  3. P. 229, l. 16.
  4. Ἑλληνικὸν ἴσως καὶ τοῦτο (p. 230, 1).