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histoire naturelle

lard huileux. On tire ces différentes bandes de dessus le navire, par le moyen de crochets ; on les traîne sur le tillac, et on les fait tomber dans la cale, où on les arrange. On continue alors de tourner la baleine, afin de mettre entièrement à découvert le côté par lequel on a commencé le dépécement, et de dépouiller la partie inférieure de ce même côté, sur laquelle on enlève les bandes huileuses avec plus de facilité que sur le dos, parce que le lard y est moins épais.

Quand cette dernière opération est terminée, on travaille au dépouillement de la tête. On coupe la langue très-profondément, et avec d’autant plus de soin, que celle d’une baleine franche ordinaire donne communément six tonneaux d’huile. Plusieurs pêcheurs cependant ne cherchent à extraire cette huile que lorsque la pêche n’a pas été abondante : on a prétendu qu’elle étoit plus sèche que les huiles provenues des autres parties de la baleine ; qu’elle étoit assez corrosive pour altérer les chaudières dans lesquelles on la faisoit couler ; et que c’étoit principalement cette huile extraite de la langue, que les ouvriers employés à découper le lard prenoient garde de laisser rejaillir sur leurs mains ou sur leurs bras, pour ne pas être incommodés au point de courir le danger de devenir perclus.

Pour enlever plus facilement les fanons, on soulève la tête avec une amure fixée au pied de l’artimon ; et trois crochets attachés aux palans dont nous avons parlé, et enfoncés dans la partie supérieure du museau, font