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histoire naturelle

l’équateur. Ce fait s’accorderoit d’ailleurs très-bien avec ce que nous avons dit de relatif à l’habitation des très-grands cétacées, en traitant de la baleine franche, et avec ce que des auteurs ont écrit du séjour du gibbar dans les mers qui baignent les côtes de l’Inde.

Le gibbar peut égaler la baleine franche par sa longueur, mais non pas par sa grosseur. Son volume et sa masse sont très-inférieurs à ceux du plus grand des cétacées.

D’ailleurs, M. Olafsen, et M. Povelsen, premier médecin d’Islande, disent que le gibbar a quatre-vingts aunes danoises, ou plus de cinquante mètres, de longueur ; mais que la baleine franche est longue de plus de cent aunes danoises, ou de plus de soixante-trois mètres[1].

Le dessous de sa tête est d’un blanc éclatant ; sa poitrine et son ventre présentent la même couleur ; le reste de sa surface est d’un brun que le poli et le luisant de la peau rendent assez brillant.

L’ensemble de la tête représente une sorte de cône dont la longueur égale le tiers de la longueur totale. La nuque est marquée par une dépression bien moins sensible que dans la baleine franche ; la langue n’a pas une très-grande étendue ; l’œil est situé très-près de l’angle formé par la réunion des deux mâchoires. Chaque

  1. Voyage en Islande, par MM. Olafsen et Povelsen, rédigé par ordre du roi de Danemarck, sous la direction de l’académie des sciences de Copenhague, et traduit par Gauthier de la Peyronie ; tome III, page 230.