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s’élancent au-dessus de la surface des mers ; et cependant sa pesanteur spécifique est peu diminuée par sa graisse. Son lard est très-compacte, et fournit peu de substance huileuse.

Les plis qui annoncent la présence de cette utile vessie natatoire, sont rouges, ainsi qu’une portion de la lèvre supérieure, et quelques taches nuageuses, mêlées comme autant de nuances très-agréables au blanc de la partie inférieure du cétacée. La partie supérieure est d’un noir foncé. Les pectorales sont blanches vers le milieu de leur longueur, et noires à leur base, ainsi qu’à leur extrémité.

Les Groenlandois, pour lesquels la chair de ce cétacée peut être un mets délicat, lui donnent souvent la chasse : mais sa vîtesse les empêche le plus souvent de l’approcher assez pour pouvoir le harponner ; ils l’attaquent et parviennent à le tuer en lui lançant des dards.

On le rencontre non seulement auprès des côtes du Groenland et de l’Islande, mais encore auprès de celles de Norvége ; on l’a vu aussi dans des mers beaucoup moins éloignées du tropique. Il entre dans le golfe britannique. Il pénètre dans le canal de France et d’Angleterre. Un jeune individu de cette espèce échoua, en avril 1791, aux environs de la rade de Cherbourg[1] ; et mon célèbre confrère le citoyen Rochon, de l’Ins-

  1. Note manuscrite du citoyen Geoffroy de Valogne.