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des physales.

face verticale peut égaler celle d’un de ces remparts très-élevés qui ceignent les anciennes forteresses. En effet, la tête du physale cylindrique peut être aussi longue que la moitié du cétacée, et sa hauteur peut égaler une très-grande partie de sa longueur.

La mâchoire inférieure est un peu plus courte que celle d’en-haut, et d’ailleurs plus étroite. L’ouverture de la bouche, qui est égale à la surface de cette mâchoire inférieure, est donc beaucoup plus longue que large ; et cependant elle est effrayante : elle épouvante d’autant plus, que lorsque le cétacée abaisse sa longue mâchoire inférieure, on voit cette mâchoire hérissée, sur ses deux bords, d’un rang de dents pointues, très-recourbées, et d’autant plus grosses qu’elles sont plus près de l’extrémité du museau, au bout duquel on en compte quelquefois une impaire. Ces dents sont au nombre de vingt-quatre ou de vingt-cinq de chaque côté. Lorsque l’animal relève sa mâchoire, elles entrent dans des cavités creusées dans la mâchoire supérieure. Et quelle victime, percée par ces cinquante pointes dures et aiguës, résisteroit d’ailleurs à l’effort épouvantable des deux mâchoires, qui, comme deux leviers longs et puissans, se rapprochent violemment, et se touchent dans toute leur étendue ?

On a écrit que les plus grandes de ces dents d’en-bas présentoient un peu la forme et les dimensions d’un gros concombre. On a écrit aussi que l’on trouvoit trois ou quatre dents à la mâchoire supérieure. Ces