anciens habitans de Byzance et de la Thrace poursuivoient les dauphins avec des tridents attachés à de longues cordes, comme les harpons dont on est armé maintenant pour la pêche des baleines franches et de ces mêmes dauphins. Il est des parages où ces derniers cétacées sont assez nombreux pour qu’une grande quantité d’huile soit le produit des recherches dirigées contre ces animaux. On a écrit qu’il falloit compter parmi ces parages, les environs des rivages de la Cochinchine.
Les dauphins n’ayant pas besoin d’eau pour respirer, et ne pouvant même respirer que dans l’air, il n’est pas surprenant qu’on puisse les conserver très-long-temps hors de l’eau, sans leur faire perdre la vie.
Ces cétacées ayant pu être facilement observés, et ayant toujours excité la curiosité du vulgaire, l’intérêt des marins, l’attention de l’observateur, on a remarqué facilement toutes leurs propriétés, tous leurs attributs, tous leurs traits distinctifs ; et voilà pourquoi plusieurs naturalistes ont cru devoir compter dans l’espèce que nous décrivons, des variétés plus ou moins constantes. On a distingué les dauphins d’un brun livide[1] ; ceux qui ont le dos noirâtre, avec les côtés et le ventre d’un gris de perle moucheté de noir ; ceux dont la couleur est d’un gris plus ou moins
- ↑ Notes manuscrites de Commerson, remises à Buffon, qui dans le temps a bien voulu me les communiquer.