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histoire naturelle

Nous verrons que sa longueur totale peut aller jusqu’à plus de trois mètres, et son poids à plus de dix myriagrammes.

La distance qui sépare l’orifice des évents, de l’extrémité du museau, est ordinairement égale aux trois vingt-sixièmes de la longueur de l’animal ; la longueur de la nageoire pectorale égale cette distance ; et la largeur de la nageoire de la queue atteint presque le quart de la longueur totale du cétacée.

Cette grande largeur de la caudale, cette étendue de la rame principale du marsouin, ne contribuent pas peu à cette vîtesse étonnante que les navigateurs ont remarquée dans la natation de ce dauphin, et à cette vivacité de mouvemens, qu’aucune fatigue ne paroît suspendre, et que l’œil a de la peine à suivre.

Le marsouin, devant lequel les flots s’ouvrent, pour ainsi dire, avec tant de docilité, paroît se plaire à surmonter l’action des courans et la violence des vagues que les grandes marées poussent vers les côtes ou ramènent vers la haute mer.

Lorsque la tempête bouleverse l’océan, il en parcourt la surface avec facilité, non seulement parce que la puissance électrique, qui, pendant les orages, règne sur la mer comme dans l’atmosphère, le maîtrise, l’anime, l’agite, mais encore parce que la force de ses muscles peut aisément contre-balancer la résistance des ondes soulevées.

Il joue avec la mer furieuse. Pourroit-on être étonné