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Page:Lacépède - Histoire naturelle des cétacées (1804).djvu/95

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des baleines.

ne s’apperçoivent même, dans ces momens d’ébranlement extraordinaire, d’aucun autre effet sonore que celui qui agite leur organe auditif, très-facile à émouvoir. D’un autre côté, les pêcheurs qui poursuivent la baleine franche savent que lorsqu’elle rejette par ses évents une très-grande quantité d’eau, le bruit du fluide qui s’élève en gerbes, et retombe en pluie sur la surface de l’océan, l’empêche si fort de distinguer d’autres effets sonores, que dans cette circonstance des bâtimens peuvent souvent s’approcher d’elle sans qu’elle en soit avertie, et qu’on choisit presque toujours ce temps d’étourdissement pour l’atteindre avec plus de facilité, l’attaquer de plus près, et la harponner plus sûrement.

La vue des baleines franches doit être néanmoins aussi bonne, et peut-être meilleure, que leur ouïe.

En effet, nous avons dit que leur cristallin étoit presque sphérique. Il a souvent une densité supérieure à celle du cristallin des quadrupèdes et des autres animaux qui vivent toujours dans l’air de l’atmosphère. Il présente même une seconde qualité plus remarquable encore : imprégné de substance huileuse, il est plus inflammable que le cristallin des animaux terrestres.

Aucun physicien n’ignore que plus les rayons lumineux tombent obliquement sur la surface d’un corps diaphane, et plus en le traversant ils sont réfractés, c’est-à-dire, détournés de leur première direction, et réunis dans un foyer à une plus petite distance de la substance transparente.