distincte, si cette cause d’une grande foiblesse dans la réfraction n’étoit contre-balancée par les trois causes puissantes et contraires que nous venons d’indiquer.
Le cristallin des baleines franches présente un degré de sphéricité, de densité et d’inflammabilité, ou, en un seul mot, un degré de force réfringente très-propre à compenser le défaut de réfraction que produit la densité de l’eau. Ces cétacées ont donc un organe optique très-adapté au fluide dans lequel ils vivent : la lame d’eau qui couvre leur œil, et au travers de laquelle ils apperçoivent les corps étrangers, est pour eux comme un instrument de dioptrique, comme un verre artificiel, comme une lunette capable de rendre leur vue nette et distincte, avec cette différence qu’ici c’est l’organisation de l’œil qui corrige les effets d’un verre qu’ils ne peuvent quitter, et que les lunettes de l’homme compensent au contraire les défauts d’un œil déformé, altéré ou affoibli, auquel on ne peut rendre ni sa force, ni sa pureté, ni sa forme.
Ajoutons une nouvelle considération.
Les rivages couverts d’une neige brillante, et les montagnes de glaces polies et éclatantes, dont les baleines franches sont souvent très-près, blesseroient d’autant plus leurs yeux que ces organes ne sont pas garantis par des paupières mobiles, comme ceux des quadrupèdes, et que pendant plusieurs mois de suite ces mers hyperboréennes et gelées réfléchissent les rayons du soleil. Mais la lame d’eau qui recouvre l’œil de ces