Page:Lacasse - Trois contes sauvages, 1882.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 13 —

mecte-les de sang, prends des forces, car d’autres caribous t’attendent. Ils sont là six encore qui attendent la mort.

Pierre recharge son fusil et abat un deuxième animal, puis un troisième, et sans qu’un seul ne bouge, il se rend ainsi jusqu’au septième — sept caribous sont morts, et alors Catherine cesse de supplier pour commencer à remercier. Celle qui était véritablement la Mère de ces pauvres sauvages abandonnés.

Lentement, mais sûrement, les malades revinrent à la santé, et à petites journées parvinrent à se rendre près de leur petite chapelle bien-aimée. Tous ils s’agenouillèrent devant la statue de la Sainte Vierge, lui offrirent leur présent en chantant en chœur ce refrain admirable :

Marie ! oh ! qu’elle est bonne !