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Page:Lacasse - Trois contes sauvages, 1882.djvu/31

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famille indienne ; le père, la mère et deux enfants dont le plus vieux a six ans. La vie se passe bien paisible à l’ombre de leur petite tente de peaux de caribou. Chaque matin, le père, à l’aide de son petit canot d’écorce, va faire une visite à ses rets de babiches de caribou, dont les mailles de cinq pouces doivent contenir quantité de gros poissons. La pêche finie, il s’en revient sous sa tente, s’étend sur ses branches de sapin, se tourne sur le côté gauche, mange un poisson, puis se tournant sur le côté droit, en mange un autre, puis il bâille, tâche de s’endormir, puis ensuite de dormir ; qu’il réussisse ou non, les mâchoires vont toujours leur petit train, et chair et arêtes de poisson disparaissent dans le gouffre de son estomac. La femme travaille, elle travaille le matin, elle tra-