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Page:Lacasse - Trois contes sauvages, 1882.djvu/38

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Le soleil va disparaître, un vent glacial souffle du Nord, l’atmosphère se refroidit et une brume épaisse enveloppe la terre. Maman ! Maman où es tu ? L’écho même ne répond plus.

Le frère ainé promène des yeux hagards sur son petit frère que la fatigue a jeté sur la mousse. Celui-ci lassé de pleurer et de demander à manger s’endort de lassitude. L’ainé est debout, sa tête s’agite continuellement, se tourne de côté et d’autre, ses yeux cherchent quelque chose, son petit cœur bat avec violence, son œil est humecté de larmes, mais l’enfant est silencieux, pas un bruit, si ce n’est de temps à autre, un soupir longtemps comprimé qui s’échappe de sa poitrine. Il tremble de tous ses membres, la fatigue l’accable, mais il tient son œil toujours grand ouvert : sa mère va peut-être passer ! Un bruit se fait entendre. Maman,